
NATACHA ZARANIS
photographie

à propos.
« ... ce qui m’intéresse, ce n’est pas de raconter ma vie mais de l’exposer, de telle sorte que chacun puisse s’identifier à ce sujet. »
« Cherchant une réplique. Ma propre réponse. »
« Exposées là, devant les yeux des regardeurs, elles se placent, se déplacent, elles s’emmêlent, s’entremêlent, et puis... »
« Grâce à l’image photographique, il se trouve que je me mets à errer dans l’image et découvre ce que je pense être sa réalité beaucoup plus que je ne le vois en regardant la chose. »
Francis Bacon
Photographe plasticienne d’origine grecque, Natacha Zaranis vit et travaille à Nantes. Née à Miramas en 1975, elle passe toute son enfance à Athènes, où elle se passionne très tôt pour la photographie, discipline qui deviendra le fil conducteur de son parcours créatif. Captivée, dès l’adolescence, par le travail de Nan Goldin, elle commence à photographier autour d’elle les choses qui la dérangent, et petit à petit, naturellement, glisse vers l’intime. De retour en France pour ses études, elle navigue entre Bordeaux, Quimper et Pont-Aven, avant de s’installer à Nantes.
Après une formation initiale en architecture intérieure, elle intègre l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, où elle obtient son diplôme avec les félicitations du jury. Cette double formation nourrit une pratique artistique où la photographie dialogue sans cesse avec les arts plastiques.
Son parcours est enrichi par sept années d’expériences au sein de la compagnie Les ateliers du spectacle, où elle développe une sensibilité particulière au spectacle vivant, à la scénographie et à la narration visuelle. Parallèlement, elle multiplie les collaborations et commandes dans la photographie de plateau, le portrait et le reportage.
Dans son travail, Natacha Zaranis propose une réflexion sensible sur la fragilité de l’instant, la complexité des sentiments humains et la tension permanente entre l’individuel et le collectif. Sa démarche prend appui sur son propre vécu : chacune de ses créations est le fruit d’une expérience personnelle, d’un fragment de vie. «... ce qui m’intéresse, n’est pas de raconter ma vie mais de l’exposer, de telle sorte que chacun puisse s’identifier à ce sujet.» En explorant la frontière entre espace privé et espace public, elle questionne la sphère intime, et la place du corps dans la notion de l’autoportrait mais aussi l’interaction du corps de l’artiste, dans sa présence ou absence, avec celui du regardeur.
De l’installation à la performance, l’image devient un lien essentiel, un espace de rencontre entre l’intime et le collectif, entre le réel et l’imaginaire. Malgré leur apparente douceur, ses images, d'un esthétisme empreint de spontanéité, sont loin d'être innocentes. Elle masque une inquiétude latente : celle de l’absence, de la disparition, l'idée d'un basculement toujours possible, laissant souvent des traces dans le temps, même lorsque le corps s’efface, même dans son absence.
Sur le fil du réel, fantasmées ou étrangement concrètes, ses images racontent des histoires permettant à chacun de se reconnaître dans l’émotion ou la mémoire partagée. L’abstraction devient alors plus réelle que le souvenir lui-même.
